L’écrivain sicilien Elio Vittorini, partant de ses notes de voyage, a écrit “Sardaigne comme une enfance”, se référant à l’enfance du monde, à une terre restée primordiale, sauvage comme aux origines.
Même l’écrivain anglais D.H. Lawrence dans “Mer et Sardaigne” a parlé d’une terre et d’un peuple archaïques et virils, pas encore perverti par la dégradation des rapports humains. Il nous semble que cela soit l’aspect le plus représentatif de notre île et du caractère de ses habitants, parfois rustres mais sincères et authentiques.
La préhistoire de la Sardaigne est plus importante que son histoire, avec le développement d’une culture mégalithique, constituée de menhirs, dolmens, allées couvertes, temples archaïques de purification jusqu’aux milliers de tours nuragiques; comparée à une histoire qui toutefois, nous a laissé une trace indélébile d’oeuvres artistiques surtout dans les églises romanes du XI° – XII° et XIII° siècle et dans les retables gothiques catalans du XV° et XVI° siècle.
Les artistes sardes ont étés surtout des sculpteurs, habitués à se confronter au silence de la pierre, inspirés par les monuments mégalithiques et encore plus par les rochers érodés par le vent. L’actuel projet culturel doit avant tout sauvegarder les traditions, la mémoire, le caractère des habitants de l’île, de même que les monuments et les œuvres d’art. Mais on doit surtout préserver cette richesse à ciel ouvert qui s’appelle nature, écrin de la beauté du monde, qui en Sardaigne reluit de toute la puissance archaïque des origines.